Rôrô démissionne. Acculé jusqu’au bout par les défaites successives, Romuald Razafindrabe ne trouve aucune autre issue que jeter les gants et sortir par la petite porte. Une solution extrême et désolante mais il n’y peut rien autrement. L’échec face à la Tunisie le jeudi dernier fut la défaite de trop ! Le Onze national trébuche et touche le fond. Gilles Hugon, le remplaçant provisoire sinon de fortune va tenter… l’impossible pour affronter les « Cœlacanthes » des Comores que certains chroniqueurs qualifient de « match de derby ». En effet, les Comores ne sont que nos proches voisines et surtout nos adversaires immédiats.
La démission de Romuald Razafindrabe n’est que la petite face visible de l’iceberg. Un petit signe témoignant la grosse maladie cachée du sport en général. Une maladie apparemment incurable et qui se trouve dans un état grave, très grave, voire à l’état comateux.Selon certains observateurs, le pronostic vital est, semble-t-il, engagé !
Décidément, nous n’en finissons pas de décrypter le sombre tableau de bord de ce pays qui est le nôtre.De là à dire que tout est noir, négatif ! Il y a des embellies ici et là, seulement il fallait avouersans fioritures, que le pays traverse, en ces temps-ci, une période difficile et ce dans presque tous les domaines d’activités. Le Chef de l’Etat Rajoelina Andry inaugura tout récemment des « zava-bita » louables dans le grand Port de l’Est. Des points positifs mais vu la lourdeur et la compacité des ombrages, les sporadiques embellies s’éclipsent comme si de rien n’était.
Moustapha Abdulah Marson, le ministre de la Jeunesse et des Sports, tapait sur la table le 23 octobre dernier. En cause, il dénonce les mauvaises performances répétées des athlètes malagasy lors des récentes compétitions. Sans retenue, il clamait son mécontentement devant les piètres résultats de certaines disciplines censées briller telles le football qui, pour son cas, peinait à éviter les éliminations, en cours de route, aux grandes échéances de la CAN. Le dernier résultat du jeudi le confirme d’ailleurs. Le rugby féminin qui a subi une défaite humiliante face à l’Espagne. Le karaté, le taekwondo, le judo et tout récemment la hécatombe du handball au CCCOI, le jiu-jitsu, aux mondiaux, tombe dès le deuxième tour, etc. Bref, le sport malagasy enchaîne des défaites sur défaites.
Et le MJS tape sur la table ! Il dénonce sévèrement le favoritisme, le manque de rigueurdans la sélection des athlètes qui devraient représenter la Grande île et appelle au changement radical. Dans le même ordre d’idée, le patron de la Place Goulette enjoint les dirigeants des fédérations de cesser de dilapider l’argent de l’Etat sur des athlètes qui ne donnent pas des résultats.
A qui incomberéellement la déconfiture ? Aux fédérations ! A l’Etat par MJS interposé ! Sinon, à eux deux à la fois ? La maladie du sport malagasy ne peut pas être du ressort unique des fédérations ou de l’Etat. Tout le monde est responsable de l’état comateux de ce secteur hautement porteur. Si taper sur la table suffit à guérir le mal, Madagasikara serait déjà aux portes d’entrée des mondiaux de toutes disciplines.
Que chaque responsable, le public y compris, fasse l’examen de conscience et corrige, on ira loin !
Ndrianaivo